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17 ORCHESTRE NATIONAL DE METZ GRAND EST ∙ DAVID REILAND Mel Bonis La carrière de compositrice de Mélanie Domange, née Bonis, bat son plein au cours des vingt ans qui précèdent la Première Guerre mondiale. Ses talents s’expriment alors dans la plupart des domaines musicaux, à l’exception de l’opéra, et les ouvrages les plus salués emploient son instrument de prédilection, le piano. Défendant souvent elle-même ses compositions, elle livre des œuvres pour le clavier – notamment les premières « femmes de légende », Phœbé , Viviane et Salomé en 1909 –, ainsi que des partitions de musique de chambre où la flûte tient un rôle important. Le Quatuor avec piano n o 1 (1905), écrit dans la veine fauréenne, se signale comme son succès le plus franc. Avant de connaître cette notoriété tardive – qui lui permet de devenir la première femme membre du bureau de la Société des compositeurs de musique (1910) –, la musicienne aura été longtemps attachée à son foyer. Mariée en 1883 à l’industriel Édouard Domange (déjà deux fois veuf), ses devoirs de belle-mère puis de mère la tiennent éloignée de la vie musicale parisienne sans pour autant la réduire au silence : depuis la fin de ses études au Conservatoire (1876-1881, auprès d’Ernest Guiraud, Auguste Bazille et César Franck), elle parvient à faire publier régulièrement des mélodies et des pièces pour piano chez divers éditeurs. La Grande Guerre vient mettre un terme à l’exposition publique de la compositrice qui se consacre ensuite à des œuvres d’inspiration religieuse (pour orgue ou voix) et des ouvrages pédagogiques. Elle laisse à la postérité un grand nombre d’inédits qui démontrent une science de l’écriture et de l’orchestration injustement méconnue de son vivant.
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