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4 FAURÉ ∙ L’ŒUVRE POUR VIOLONCELLE ET PIANO Quels sont vos liens personnels avec ce compositeur ? Xavier Phillips : La musique de Gabriel Fauré est vraiment celle de mon enfance. Elle a toujours été là, à la maison. Mes parents la jouaient à quatre mains au piano. Les pièces isolées m’accompagnent depuis des années. Je pense par exemple à l’ Élégie que je jouais petit dans les églises de Normandie, pendant les vacances… J’ai abordé les sonates plus tard, surtout la Seconde, plus volontiers donnée en concert : son deuxième mouvement rappelle tellement l’ Élégie ! Trouver le fil qui relie ces œuvres tardives aux petites pièces m’a enthousiasmé. Cédric Tiberghien : Je n’ai pas de souvenir exact de mon premier morceau de Mozart ou de Bach, mais je me souviens parfaitement de mon « premier Fauré » joué à onze ans : c’était la Quatrième Barcarolle. Ce fut comme une récompense ! Je suis allé moi-même acheter la partition. Ce fut la même chose avec Beethoven. J’ai vécu l’isolement de la pandémie avec ses Variations Diabelli et les Nocturnes de Fauré, c’est dire à quel point ces compositeurs comptent pour moi. Quant à ces œuvres pour violoncelle et piano, si Xavier les avait sous les doigts depuis longtemps, c’était loin d’être mon cas. Enfant, j’ai bien joué quelques petites pièces avec mon frère, mais plus tard une seule fois la Première Sonate. J’ai appris la Seconde pour cet enregistrement, et elle m’a demandé un investissement considérable.

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