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14 FAURÉ ∙ L’ŒUVRE POUR VIOLONCELLE ET PIANO Revenons aux Sonates : elles semblent toutes deux avoir été construites autour de leur mouvement lent, celui de la première écrit en souvenir de l’ Élégie qui devait être à l’origine un mouvement de sonate, celui de la seconde étant la transcription du Chant funéraire composé par Fauré pour la commémoration du centenaire de la mort de Napoléon 1 er … Cédric Tiberghien : Leur construction en trois mouvements est en effet très symétrique. On a le sentiment que le premier prépare le mouvement lent central, et que le finale est une sorte d’exutoire. Celui de la Première Sonate, Allegro commodo , commence paisiblement, tandis que celui de la Seconde, Allegro vivo , explose dès le premier accord. Il y a un mélange d’élan et de langueur dans cet Allegro commodo… Cédric Tiberghien : Oui, il y respire un bonheur tranquille. Quand j’étais petit, mes parents écoutaient la musique de chambre de Fauré sur leur chaîne. J’ai associé ce finale à un dimanche de printemps bercé d’insouciance. Il faut laisser aller cette musique… Au début, c’est le temps qui s’égrène : nous avons voulu ce jeu délié, dans l’économie de pédale, cette clarté, cette limpidité des doubles-croches. Toute la vie du morceau réside dans celles-ci. L’allégresse est portée par l’élan de la mélodie, mais aussi par cet accompagnement du piano constamment en mouvement, du début à la fin qui exulte de joie.
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