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11 XAVIER PHILLIPS, CÉDRIC TIBERGHIEN Les œuvres tardives ont-elles également ce charme, cette séduction ? Xavier Phillips : Ils sont sa marque de fabrique, une caractéristique assumée de sa musique qui se retrouve dans ses dernières œuvres, bien que plus acérées, parfois absconses. Certains compositeurs brûlent ce qu’ils ont adoré, tournent le dos à certains de leurs ouvrages passés. Fauré, lui, ne renie rien. C’est en grande partie pour cette raison que j’aime tout de son œuvre. Cédric Tiberghien : Il faut aussi rattacher cela à la mélodie qui a traversé sa vie. Fauré possède cet inestimable don mélodique. Il a énormément composé pour la voix, et très peu pour les instruments solistes, exceptés le piano, le violon et le violoncelle. Dans les deux sonates, certaines phrases pourraient être chantées. On pourrait inventer des paroles sur celles-ci, cela fonctionnerait. Ce serait impossible sur la Sonate de Debussy ! Après un rêve est aussi beau chanté que joué au violoncelle.

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