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6 FAURÉ ∙ L’ŒUVRE POUR VIOLONCELLE ET PIANO Cédric Tiberghien : Effectivement, j’ai ressenti davantage de résistance dans mon travail de pianiste ! Souvent je me suis demandé : pourquoi écrit-il comme cela, que veut-il dire ? Je restais sans réponse. Plus on cherche à désosser cette musique et plus son équilibre miraculeux nous échappe ! Je la compare au principe de la physique quantique : quand vous observez quelque chose, le fait simplement de l’observer modifie son état. Chez Fauré tout se situe entre deux. On ne peut distinguer nettement ni séparer mélodie et harmonie. Si on essaie de le faire, cela résiste. Plus on prend du recul, plus on regarde l’ensemble, plus sa musique apparaît unifiée, évidente. Tant que l’on interagit peu, elle s’écoule naturellement. Travailler Fauré impose un lâcher-prise, une confiance en la beauté intrinsèque de sa musique. Ce qui a été d’emblée naturel pour Xavier a nécessité pour moi cette prise de conscience. Il m’a fallu accepter de ne pas comprendre, mais seulement de m’émerveiller.
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