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8 DEBUSSY_12 ÉTUDES • LE MARTYRE DE SAINT SÉBASTIEN Dédiées à Chopin, que Debussy vénérait comme nul autre, ces Études prennent pour prétexte, comme chez le compositeur polonais, des formules techniques précises — tierces, quartes, sixtes… Quelles différences faites-vous entre les deux génies pianistes-improvisateurs dans leur manière d’envisager la technique pianistique ? Travaillant à une nouvelle édition desœuvres de Chopin pour Durand, l’imagination de Debussy a sans nul doute été stimulée au contact rapproché avec l’œuvre de celui pour lequel il a toujours éprouvé une si grande vénération. Mais à mon sens, leur approche des études est très différente. Pour chaque étude, le compositeur polonais choisit une formule précise (un intervalle, une forme particulière d’arpège, ou une formule plus complexe) et y adhère d’une manière assez stricte et uniforme jusqu’à l’épuiser totalement – et épuiser aussi parfois le pianiste par l’endurance qu’elle réclame ! Dans quelques cas, un passage central, sorte de trio, apporte une respiration dans le flux ininterrompu. La haute valeur musicale des Études de Chopin ne nous fait jamais oublier qu’elles sont un formidable outil pédagogique. Les travailler permet de progresser, de vaincre d’innombrables difficultés et de se construireune techniqueet des doigts d’une soliditéà touteépreuvequi permettent d’aborder l’ensemble de l’œuvre de Chopin.