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11 QUATUOR TALICH Comment percevez-vous les quatuors de Dvořák dans l’histoire de ce genre, quelle place leur donnez-vous ? Les quatuors de Dvořák sont un des socles du répertoire de tous les quatuors tchèques. Ils signifient beaucoup pour nous, nous sont essentiels. Si Smetana fut l’initiateur de la musique nationale tchèque, Dvořák est allé plus loin, abreuvant son inspiration à d’autres sources : les musiques morave, slovaque, polonaise, russe l’ont conduit à la création d’un univers sonore typiquement slave, mais tout cela dans sa propre langue, si intime, si délicate. Lorsque nous jouons Dvořák, nous savons que nous sommes chez nous, dans notre idiome musical. Les mélodies, la profusion harmonique, la magie des rythmes ont ce quelque chose d’irrépressiblement slave. Je suis certain qu’un quatuor de Budapest ressent la même familiarité en jouant Bartók. Dvořák a voulu s’émanciper du modèle beethovénien. Selon vous y est-il parvenu d’abord en donnant à ses quatuors un ton résolument tchèque ? Dvořák était curieux de toutes les musiques, il a évidemment cherché des sources d’inspiration dans la nouvelle musique romantique allemande, en particulier chez Wagner et Liszt. Mais à la fin des années 1870, il est revenu à une forme plus classique, à Beethoven, mais aussi à Schubert.

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