LDV147.8
11 ANDRÉ ISOIR Né vers 1650, Gilles Jullien fut probablement l’élève de Gigault. À dix-huit ans, on lui confie l’orgue de la cathédrale de Chartres, qu’il conservera jusqu’à sa mort en 1703. Son style est proche des récitatifs vocaux de Lully, dans la plus authentique pompe Louis-quatorzième. Jean-Henry d’Anglebert (1629-1691) est l’undes grandsmaîtres de la première École française de clavecin. Son Quatuor sur le Kyrie à trois sujets tirés du plain-chant est un exercice de contrepoint de 23 mesures, dans le style d’un Ricercare. Louis Couperin (1626-1661) apparaît comme le chaînon manquant reliant Titelouze à la grande floraison de l’orgue du Grand Siècle. Sa subjectivité frémissante s’exprime en des accents intensément personnels et souvent très audacieux. Une intense mélancolie, motivée sans doute par une santé précaire, caractérise toute l’esthétique de l’art français de cette fascinante et crépusculaire époquede Louis XIII. Son langage révèle souvent de troublantes affinités avec son cadet Purcell. Jehan Titelouze (1563-1633) est le véritable père de l’École française d’orgue. Avant lui, la France n’a laissé à la postérité que des pièces anonymes, et, du vaste siècle s’étendant du recueil d’Attaingnant à Titelouze, si riche dans les autres pays d’Europe en ce qui concerne l’instrument, nous ne possédons pratiquement rien. Les Hymnes , par la complexité de leur polyphonie, par l’austérité de leur langage et la hauteur de la pensée dépourvue d’attraits sensuels, exigent de l’interprète des trésors d’imagination mélodique et rythmique.
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