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14 AU CINÉMA CE SOIR Insondable cruauté également avec Cris et Chuchotements d’Ingmar Bergman… L’un des plus grands films de tous les temps à mes yeux, même si je garde une petite préférence pour les longs-métrages tournés en noir et blanc. D’ailleurs, Cris et Chuchotements n’est pas véritablement filmé en couleurs, mais plutôt en rouge et blanc ! La seule scène en couleurs est celle du parc dans lequel l’espace est saturé des teintes de l’automne. Épouse de Bergman, la pianiste Käbi Laretei interprète, dans le film, la Mazurka op.17 n°4 de Chopin. Paul Badura-Skoda qui fut élève d’Edwin Fischer me confia qu’elle était en cours avec lui et Alfred Brendel. Outre sa grande beauté, elle jouait remarquablement bien. La pièce de Chopin tout comme la Sarabande de Bach interprétée par Pierre Fournier caractérisent l’obsession du temps symbolisée par la multitude des pendules et cartels. Le début de la mazurka semble jaillir de nulle part. Elle exprime les sentiments refoulés – le thème central du film – et la haine des sœurs sans oublier l’amour secret de la servante, témoin de ce drame. Ce film horrifie et me submerge.
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