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9 JEAN-MARC LUISADA Donnez-nous un exemple… J’adorais le cinéma d’Orson Welles. Ce n’est plus le cas. Cela peut paraître paradoxal, mais je supporte de moins de moins que l’image « bouge ». Vous iriez donc plus volontiers vers le cinéma d’un Yasujiro Ozu… Certes ! Ou bien d’un Robert Bresson, d’un Jean-Luc Godard – malgré tout ce qu’il a pu dire et faire –, d’un Jean Grémillon, d’un Michel Deville, de Claude Chabrol du moins pour la première période de ces deux derniers réalisateurs. J’ajouterais François Truffaut et Claude Sautet que je redécouvre même si je n’aime pas tout leur œuvre. Pour revenir sur cette idée de l’immobilité, il n’est pas nécessaire de faire bouger la caméra – Bresson et Ozu le démontrent fort bien – lorsque cela ne se justifie pas. Ce qui implique de réaliser des cadrages parfaits. J’ai revu récemment Casque d’or de Jacques Becker, film que je n’avais pas compris quand j’étais adolescent et qui me bouleverse aujourd’hui. Et puis, il y a aussi d’autres cinémas qui me touchent, comme la période hollywoodienne, celle de Madame Bovary incarnée, en 1949, par Jennifer Jones dans le film de Vincente Minnelli. Je n’oublie pas non plus Assurance sur la mort, Sunset Boulevard … La liste est quasi-infinie.

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