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8 AU CINÉMA CE SOIR Existe-t-il dans l’évolution de vos goûts très divers pour le cinéma, une correspondance avec l’évolution de votre propre répertoire pianistique ? La correspondance me paraît avérée. Les goûts changent de manière parfois curieuse. J’aime finalement toujours ce que j’ai adoré, alors adolescent, qu’il s’agisse du cinéma ou de la musique. À l’époque de mes études au Conservatoire de Paris – j’allais alors au moins quatre fois par semaine au cinéma – j’ai abordé des répertoires « incontournables » et… que je ne joue plus aujourd’hui ! Je réécoute Karl Münchinger dont les Mozart sont célestes et fort éloignés de l’interprétation historiquement informée . Qu’est-ce que le souffle, qu’est-ce que la tenue d’un phrasé ? Je conseille à mes élèves de l’École Normale de musique de Paris, d’écouter les versions de Münchinger et de Wilhelm Furtwängler. On revient toujours à ses amours premiers et à la nourriture spirituelle des plus grands. Est- ce que j’aime un peu moins aujourd’hui Chopin, Schumann et Scriabine ? C’est possible. En revanche, Bach, Mozart et Schubert me sont devenus essentiels. C’est ainsi. Il en va de même pour les films. Durant mes années d’études, je me suis intéressé à des films que je qualifierais maintenant de très sophistiqués et qui, il faut bien le dire, ne me satisfont plus.

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